Si la nouvelle paraît excitante lorsqu’on n’a pas d’enfants (à l’idée de déguster des petits-fours, du champagne et des macarons), pour Primi et Multi qui se déplacent en bande organisée, la virée se corse un peu.
Du côté de PRIMI
Primi a tellement galéré pour trouver un petit costume choupi pour Mon-chat qu’elle n’est plus motivée pour se trouver une robe correcte (entendre jolie et qui camouflerait son petit ventre post-grossesse). Au final, elle est plutôt fière de sa trouvaille, même si Chouchou lui a demandé si elle l’avait achetée au rayon Camping de chez Décathloune (rapport au fait qu’on dirait une toile de tente dépliable en 2 secondes).
Le jour J, tout le monde est très beau, très excité, et Chouchou, fort chic dans son unique costume, rentre l’adresse de la mairie de Pauméville dans son GPS. Une heure de trajet plus tard, Primi est épuisée d’avoir chanté le générique de L’âne Trotro pour occuper Monchat, Chouchou est agacé par ce GPS qui n’a fait rien que lui demander de “faire demi-tour dès que possible” et Monchat est en grande forme dans sa poussette, prêt à affronter la cérémonie.
Tout se passe plutôt bien d’ailleurs. Tout le monde admire Monchat en souriant. – Mais qu’il est beau et sage cet enfant (Mémé Jacqueline, émue).
– Rhô, c’est fou, il ne bouge pas, on dirait un petit ange (Tatie Claudine, bluffée). Primi sourit fièrement et surtout croise les doigts pour qu’il dorme encore, le temps de s’envoyer une coupette tranquille au vin d’honneur. Peine perdue : cet enfant a un radar à pain surprise. A peine le champagne débouché, le voilà qui s’éveille et réclame « un sandiche ». Primi lui trouve une petite bouchée gourmande qui ne comporte ni saumon ni roquefort et la lui tend : – Tiens, Chaton, un petit sandwich.
– MIOUME. Il l’engloutit et s’empare d’un autre “sandiche”, puis d’un autre (il a vite compris qu’il dispose de deux mains, de deux poches et d’un veston pourvu d’une zone de stockage). Primi lui demande gentiment de ne pas faire le glouton.
Mais Monchat opte pour la technique “Petit Mignon” et va quémander de la calorie à Mémé Jacqueline, avant d’embrayer sur Tatie Claudine. Même Tonton Francis craque devant sa trogne et lui découpe des tranches de saucisson. – Chérie ? Tu as vu Monchat ?
– Non, je croyais qu’il était avec toi ! Monchat a disparu (pas de panique, il rogne des manchons de poulet sous la table)… et Primi et Chouchou vont se partager la soirée en créneaux de trente minutes, histoire de surveiller leur petit précieux qui, lui, trouve ça bien plus drôle de se faire la malle sous les tables que de rester près d’eux.
Vers 22 heures, commenceront les 87 allers-retours de ses parents pour tenter de le coucher dans le petit local qui jouxte la salle des fêtes de Pauméville. Monchat, récalcitrant, râlera qu’il est un GRAND avec la voix aiguë et les yeux injectés de sang (la fatigue fait des ravages), avant de vomir les tranches de saucisson découpées par Tonton Francis.
Du côté de MULTI
Le mariage commence merveilleusement bien puisque les mariés ont eu l’exquise idée de se marier à l’église. Mul-ti adore assister à ces cérémonies qui demandent un minimum de silence, de sérieux et de respect. Avec des en-fants de 2 ans et demi, 5 et 7 ans, c’est juste idéal ! Déjà, ils veulent se mettre « TOUT DE-VANT » parce que sinon « ON VA RIEN VOIR, MAMAN », ce qui fait moyen rire la mère de la mariée.
– Chuuuuuut, on doit chuchoter dans une église, les enfants ! Ah, tiens, le Mâle tente encore d’avoir un soupçon d’autorité et de bienséance ! Multi, elle, vérifie qu’elle est armée d’une tétine, de quelques légers bon-becs et de son téléphone blindé d’applications addictives en cas d’urgence ultime.
La cérémonie se déroule avec une petite qui pleure dès que les mamies de derrière hurlent Alléluia et les garçons qui veulent absolument faire la queue pour manger une chips (une hostie). Un pur moment de bonheur donc, entrecoupé d’orgue, de jolis discours, de chouineries et de « j’ai envie de pipi » pendant la parabole de la Brebis liquéfiée.
La sortie de l’église est rocambolesque car il faut jeter des confettis aux mariés. Les enfants balancent leurs confettis dans la tronche de tout le monde et se vautrent par terre pour en ramasser de pleines poignées (qu’ils rebalancent dans la tronche des invités).
Le vin d’honneur permet à Multi et au Mâle de souffler un peu. Les enfants sont devant le buffet et ils lorgnent sur tout en n’osant rien toucher (ils sont un tout petit peu bien élevés quand même) avant que leur mère ou leur père ne leur donne le top départ.
– Je peux prendre ça, maman ? – Oui, vas-y mon grand, tu peux goûter. La seule règle, c’est de ne pas se bâfrer ! – BEURK… – Tu n’aimes pas ?
– Non, c’est dégueu !
– C’est parce que c’est de l’escargot, chéri… Multi ricane de sa bonne blague. Le repas se déroule sans encombre, les mariés (qu’ils soient bénis) ayant embauché une baby-sitter pour gérer les dix-sept enfants présents.
A 3 h 30, tandis que la petite est encore en train de se déhancher avec son père sur du Beyoncé, que le grand réclame encore un jeu à base de chaises musicales et que le moyen comate sur les genoux de Multi, probablement en pleine overdose de macarons, il semble qu’il est temps de plier bagage.
En espérant qu’ils tiennent au lit jusqu’à 8 h 30…
Multi, plus le temps passe, plus on peut s’amuser en famille. Veillez à emporter toujours de quoi les occuper si vous ne pouvez pas les faire garder et pensez à prendre de jolies photos de vous dans ces soirées, ce sont de jolis souvenirs à garder !