Un nouveau médicament contre l’endométriose vient d’être lancé aux états-unis et il change la donne

L’endométriose est une affection peu connue qui touche près d’une femme sur dix dans le monde. Cette maladie peut être fortement handicapante car elle cause dans la plupart des cas de vives douleurs au moment des règles et peut être à l’origine de problèmes d’infertilité. Rares sont aujourd’hui les médicaments efficaces pour traiter cette maladie. Il se pourrait bien que le nouveau Orlissa, qui vient juste d’être approuvé par la Food and Drug Administration aux Etats-Unis (FDA) vienne changer la donne et permettre à des millions de femmes d’avoir un quotidien décent, lorsqu’arrivent leurs menstruations.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une affection qui touche 200 millions de femmes en âge de procréer à travers le monde. Elle est liée à la présence de tissus semblables à l’endomètre, qui est la muqueuse qui tapisse la paroi intérieure de l’utérus, en dehors de celui-ci.

Ces tissus peuvent être présents sur la paroi extérieure de l’utérus, sur les trompes, sur les ovaires, au niveau de la vessie ou du côlon.

Ces tissus présents sur des sites inaccoutumés se comportent comme l’endomètre et ils saignent mais ce sang ne peut pas être évacué naturellement comme c’est le cas pour les règles ce qui provoque de fortes douleurs. L’endométriose est d’autre part souvent accompagnée de problèmes d’infertilité.

Qu’est-ce qui cause l’endométriose ?

Pour les spécialistes et les professionnels de santé, les causes de l’endométriose restent floues, si ce n’est méconnues.

Pour le Pr Hervé Dechaud, gynécologue obstétricien au CHU d’Angers, «plusieurs gènes sont probablement impliqués dans la survenue d’une endométriose, mais d’autres raisons environnementales sont peut-être aussi en cause. En l’occurrence, chez l’animal exposé à des substances comme la dioxine, on retrouve un taux anormalement élevé d’endométriose chez les femelles. La démonstration n’ayant pas été faite chez l’humain, le doute reste permis.»

Si les scientifiques ne sont pas encore parvenus à expliquer comment il est possible que des cellules endométriales migrent en dehors de l’utérus, l’on sait du moins une chose. Le Dr Williams du centre médical de l’université de Columbia déclare à ce propos : « Les lésions provoquent une inflammation, ce qui provoque la production d’œstrogènes, ce qui provoque plus d’inflammation, etc. »

Les traitements existants

Jusqu’à aujourd’hui, il existe trois moyens principaux de traiter l’endométriose.

Le premier est un traitement hormonal visant à provoquer l’aménorrhée, ou l’absence des règles, en maintenant le niveau d’œstrogènes bas. Ce traitement, qui empêche les saignements, n’arrête cependant pas la croissance et la propagation des lésions.

Le second traitement consiste en la prise d’anti-inflammatoires.

Quand au dernier traitement, c’est la chirurgie. Elle consiste en l’ablation chirurgicale des lésions d’endométriose là où elles se trouvent. Certaines femmes, pour échapper aux souffrances que leur cause l’endométriose, vont jusqu’à subir une hystérectomie.

Orilissa

Pour le Dr Agarwal, gynécologue obstétricien au CHU de San Diego, la parution de ce nouveau traitement est « un pas énorme dans le monde de la santé des femmes ».

Les essais effectués pour ce médicament ont porté sur plus de 1 700 femmes souffrant de douleurs modérées à sévères liées à l’endométriose et ont permis la réduction significative des douleurs.

Orilissa est un médicament qui entre dans la catégorie des traitements hormonaux. Il prévient la production d’œstrogènes « en douceur » en empêchant le cerveau d’envoyer aux ovaires le signal de la production d’œstrogènes.

Deux avantages principaux

1. Moins d’effets secondaires

Ce mode de fonctionnement que le Dr Agarwal qualifie de doux aurait l’avantage de ne pas provoquer les mêmes effets secondaires que les autres médicaments hormonaux pour l’endométriose.

2. Retarder voire empêcher une intervention chirurgicale

Le Dr Williams explique : « L’objectif de la gestion hormonale est d’essayer de retarder la croissance des lésions d’endométriose afin de soulager les symptômes et d’empêcher la nécessité d’une intervention chirurgicale ou de retarder l’intervention chirurgicale ».

Quels inconvénients ?

Un risque de perte de densité osseuse

Parce que ce médicament provoque une baisse significative du taux d’œstrogènes, ses effets sur l’état des patientes ressemblent à ceux de la ménopause, à savoir : bouffées de chaleur et diminution de la densité osseuse.

Pour minimiser les risques d’ostéoporose, la FDA recommande à ce que le médicament ne soit pas pris sur une durée de plus de deux ans.

Pour conclure, ce nouveau médicament, qui certes représente une avancée scientifique importante dans le domaine de la santé féminine, ne constitue pas pour autant une solution miracle, car dès que l’on arrête de le prendre, les lésions endométriales reprennent leur croissance.

En complément de leurs traitements médicaux, une alimentation anti-inflammation est recommandée aux malades, car comme nous venons de le voir plus haut, l’inflammation est un facteur lié à l’endométriose et parce l’alimentation a le pouvoir de nous prémunir contre l’inflammation, et de nous guérir.

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