Si le mariage constitue pour beaucoup d’entre nous un évènement heureux qui relève d’un choix, il n’en est malheureusement pas le cas, pour des millions d’enfants dans le monde dont le destin est brisé, parce qu’ils se voient forcés à s’unir avec un homme plus vieux. Les parents, pauvres ou peu scrupuleux, sont prêts à troquer leur chair, qui ne représente pas plus à leurs yeux, qu’une ressource financière lucrative. Dans certains pays, le mariage précoce est une coutume ancestrale qui perdure et nuit gravement à l’avenir des fillettes voire à leur vie.
Le mariage d’enfants est une violation de leur droit le plus élémentaire : celui de vivre. Un tel acte, abject et contre leur gré, condamne le développement de l’enfant, le privant de son éducation, de sa santé et de son avenir. Le mariage précoce représente un risque pour la vie des fillettes à bien des égards. Etant trop jeunes pour avoir des relations sexuelles et tomber enceintes, elles ne survivent pas à la nuit de noces ou meurent en couches, celles qui dépasseront ce cap vivront avec de graves séquelles ou seront victimes de violences et sévices.
Dans la majorité des cas, ce sont les familles qui décident de marier leurs filles très tôt, parfois dès l’âge de 8 ans, pour des raisons multiples, financières mais aussi à des fins de transmission. Pour conserver la lignée, les fillettes sont mariées à un membre de la famille ou de la même communauté.
Les filles ne sont pas les égales des garçons. Dans de nombreux pays, leurs parents les considèrent comme un fardeau ou moins productives que les garçons. Les marier leur évite de nombreuses dépenses et d’avoir une bouche en moins à nourrir. Comme il peut s’agir d’une tradition séculaire, avec laquelle il n’est pas envisageable pour ces parents de rompre, ainsi faire voudrait dire rompre avec la communauté. Dans certains pays, les fillettes servent de monnaie d’échange pour rembourser une dette, ou sont mariées à leur violeur pour éviter à la famille d’être déshonorée.
Une enfance volée parmi tant d’autres
Au Yémen, le mariage des filles, parfois âgées de 8 ans seulement, est très courant. Les chiffres sont alarmants, bien qu’il soit difficile de donner des statistiques exactes sur ce phénomène tabou et tu par beaucoup de familles. Les associations d’aide sociale révèlent que 13% des filles de moins de 18 ans au Yémen sont mariées, contre leur gré. Un chiffre qui pourrait être bien plus supérieur.
Les histoires de mariées précoces qui se donnent la mort ou décèdent peu après leur mariage sont monnaie courante.
Telle est le destin tragique d’une petite fille de 8 ans, dont la vie a basculé le jour où un homme, demande sa main à ses parents. La richesse cet homme cinq fois plus âgé que la petite fille les ravit, l’âge de l’enfant lui est indifférent. Il compte bel et bien l’épouser. La pauvre petite fille mourra de ses blessures subies durant sa nuit de noces. Elle n’aurait pas survécu aux blessures infligées par son mari lors des relations sexuelles : son utérus se serait déchiré et la petite fille serait décédée des suites d’une hémorragie interne. Une histoire parmi tant d’autres, de destins avortés, censurées et démenties par les autorités qui essaient d’étouffer ce genre d’affaires. Le Centre yéménite pour les droits de l’Homme n’a de cesse demandé le vote d’une loi fixant l’âge minimum du mariage pour les femmes à 18 ans. Les islamistes et conservateurs du pays s’opposent fermement à ce qu’elle soit assortie de sanctions.
En 2013, la petite Nada, seulement âgée de 11 ans s’était opposée avec courage et ténacité au mariage forcé auquel la destinait ses parents. La fillette avait posté sur Youtube, une vidéo devenue virale, pour dénoncer ces pratiques d’un autre âge. Aujourd’hui, Nada vit chez son oncle, son sauveur qui s’est chargé de son éducation.