À l’heure où les divorces sont presque devenus aussi courants que les mariages et où les adeptes de l’union pour la vie se font de plus en plus rares, l’on peut se demander ce qui, autour de nous, a pu entrainer la banalisation d’une démarche, autrefois interdite. C’est pourquoi, une étude s’est penchée sur la raison principale du divorce. Découvrez leurs résultats !
Depuis la promulgation de la loi qui a, au nom de la liberté, légalisé le divorce et que l’on doit au mouvement des lumières, l’égalité entre les genres n’a fait que progresser, pour le meilleur et pour le pire…
Quelquefois pour le pire car, pour Helen Andelin, spécialiste des relations entre les hommes et les femmes dans le couple : « jamais dans l’Histoire avons-nous connu une génération de femmes aussi désillusionnées, déçues et malheureuses en mariage que la génération actuelle. »
Ce qu’avancent les études statistiques
Du point de vue des statistiques, un mariage a aujourd’hui de plus fortes probabilités de se solder par un divorce lorsque le mari n’a pas de travail à temps plein. C’est ce qu’observe une étude de l’université de Harvard, datant d’août 2016, menée par la chercheuse et professeur en sociologie, Alexandra Killewald. Celle-ci a réalisé l’étude sur plus de 6300 couples, examinés et suivis aux États-Unis entre 1968 et 2013 ; un échantillon qu’elle a séparé en deux groupes : dans le premier, les couples mariés avant 1975, et dans le second ceux qui se sont mariés après.
Le partage des tâches ménagères
Les conclusions de cette étude sont d’abord que pour l’ancienne génération et parmi la multitude des facteurs étudiés, le plus grand risque que courait un mariage était que le partage des tâches ménagères entre conjoints soit égalitaire. Le travail de la femme à la maison tenait en effet un rôle considérable car lorsqu’elle effectuait les trois quarts des tâches ménagères, le risque de divorce état de 1%, contre 1.5% quand elle n’en faisait que la moitié, un écart qui s’est resserré, puis inversé après 1975.
Le gagne-pain des maris
Beaucoup estiment que la généralisation du travail de la femme à l’extérieur du domicile, et de ce fait son indépendance financière, tient un rôle important dans l’accroissement remarquable du taux de divorces qu’a connu le dix-neuvième siècle. Or, parmi l’échantillon complet de l’étude, les probabilités de divorce restent stables que la femme ait un emploi ou pas. C’est plutôt le travail du mari qui a, indépendamment du niveau de revenu de ce dernier, une influence notoire, et ce, particulièrement pour les mariages les plus récents. Ainsi, un couple où le mari travaille à temps plein voit sa probabilité d’aboutir à une rupture s’élever à 2.5 %, contre 3.3 % lorsque le mari n’est employé qu’à temps partiel ou qu’il ne travaille pas.
Ainsi, selon la sociologue, c’est la division du travail entre les époux qui, plus que les ressources financières dont ils disposent, est liée au risque de divorce d’un couple. Par ailleurs, d’un point de vue sociétal et à la question de savoir ce qui a pu mener à une si grande fragilité du mariage, des éléments de réponse résident dans ce à quoi le professeur Killewald a fait allusion en constatant que « de profondes mutations sociales et économiques s’étaient opérés au sein de la famille ».
Que penser de cela ?
Quoique ces chiffres puissent paraître insignifiants, il semble indubitablement ressortir de cette étude qu’une situation professionnelle précaire telle que la perte d’un emploi ne saurait nous renseigner précisément sur la question de savoir pourquoi en France, un couple marié a 45% de chances de divorcer.
À cela s’ajoute évidemment les multiples causes de divorce comme l’infidélité, le manque de sentiments, le manque d’affection, les comportements abusifs, les violences verbales et physiques, les problèmes familiaux ainsi que les désaccords concernant la vision future du couple et de la vie.