Des scientifiques alertent sur les dangers du Voltarène, l’antidouleur le plus vendu au monde

Pour une raison ou pour une autre, nous sommes tous amenés à prendre des médicaments. Maux de tête ou de ventre, maladies chroniques, troubles de l’humeur, diabète ; les médicaments font quasiment partie du quotidien mais sont tout sauf des produits de consommation comme les autres. Ils présentent de potentiels effets secondaires et certains peuvent même être dangereux pour la santé.

Voltarène, anti-inflammatoire dangereux pour la santé ?

Prescrit sur ordonnance en ce qui concerne les comprimés et suppositoires, le Voltarène est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) destiné à lutter contre les inflammations telles que les douleurs arthritiques et rhumatismales. Sa molécule, le Diclofénac, principe actif du Voltarène, est l’une des plus utilisées dans le monde pour lutter contre la douleur. Le Voltarène sous forme de crème est disponible pour sa part, à la vente sans ordonnance.

Outre, son vaste champ d’utilisation pour pallier aux douleurs, le Voltarène peut présenter des risques non négligeables sur la santé.

Déjà en 2013, l’Agence du médicament ANSM avait demandé via une lettre adressée aux professionnels de santé, de limiter l’utilisation du Voltarène afin de minimiser le risque cardiovasculaire de ce médicament, en indiquant clairement que le Diclofénac présentait un risque accru d’événements thrombotiques artériels et qu’il devait être contre-indiqué chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque congestive avérée.

Une étude Danoise met en évidence les risques sanitaires liés au Voltarène

Une étude récente menée par l’hôpital universitaire du Danemark, et publiée dans le British Medical Journal, va encore plus loin quant aux effets de l’utilisation du Diclofénac en effectuant une méta-analyse de 252 études et en axant celle-ci sur les risques cardiovasculaires liés à l’utilisation du Diclofénac par rapport à celle d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens traditionnels et du paracétamol.

En effet, Les résultats ont permis de mettre en exergue la probabilité avérée des risques de déclenchement d’un problème cardiovasculaire grave tels qu’une crise ou un  arrêt cardiaque, une arythmie, ou un AVC ; ce risque est nettement amplifié par rapport à d’autres médicaments. Ainsi, il serait de 50% supérieur à celui encouru par des personnes ne consommant aucun produit antidouleur ; de  30 % plus élevé que chez les patients prenant du paracétamol et / ou de l’ibuprofène, de 20 % majoré par rapport à ceux traités au naxoprène, autre anti-inflammatoire non stéroïdien.

De plus, l’augmentation du risque a été examinée en ce qui concerne l’accident vasculaire cérébral ischémique, l’infarctus du myocarde et la mort cardiaque, la fibrillation ou le flutter auriculaire et l’insuffisance cardiaque sur un panel de personnes des deux sexes et de tous les âges ; y compris avec des faibles doses de Diclofénac. L’étude a également mis en évidence un risque d’hémorragie gastro-intestinale.

Cette méta-analyse porte sur une étude d’observation. Elle implique un échantillon d’analyse plus vaste que la plupart des précédentes méta-analyses d’études d’observation et études randomisées menées sur le sujet apportant des données avérées et solides. Toutefois, aucune conclusion probante ne permet d’attester les causes et effets de la molécule Diclofénac, issue du Voltarène. Mais en tout état de cause, ces données confirment bien que l’initiation du Diclofénac présente un risque cardiovasculaire, comparé à l’absence d’utilisation, à l’utilisation du paracétamol et à l’utilisation d’autres AINS traditionnels.

Les chercheurs de l’étude avertissent que le Diclofénac ne devrait pas être commercialisé en vente libre et, lors de sa prescription, il devrait être accompagné d’une mise en garde appropriée et précise quant aux risques potentiels, notamment pour les personnes présentant des insuffisances ou risques cardiaques.

Les dangers du Diclofénac sur la nature

Sous un tout autre registre, la molécule Diclofénac avait déjà fait des frasques il y a quelques années. En effet, en Inde, les rapaces et autres vautours mouraient après avoir consommé de la viande qui avait été traitée par ce médicament. Les rapaces faisant office de « nettoyeurs de la nature », leur déclin avait clairement favorisé le regain et l’accroissement de certaines maladies, ce qui a eu pour conséquence de bannir catégoriquement le Voltarène du pays.

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