Chaque cellule du corps humain contient un « code de destruction » qui peut être déclenché pour s’autodétruire. C’est la découverte faite par des chercheurs de la Northwestern University, dans l’Illinois, qui pensent qu’elle pourrait être utilisée pour la lutte future contre le cancer. Plus précisément, ils prévoient que les cellules malignes pourraient être encouragées à «se suicider» sans faire appel à la chimiothérapie.
Actuellement, dès que les protections naturelles des cellules sentent qu’elle est en train de muter en cancer, elle active automatiquement un code de destruction pour s’éteindre. Les scientifiques ont estimé que ceux-ci ont été introduits il y a plus de 800 millions d’années pour protéger le corps contre les maladies. Cependant, bien que cela limite la maladie, cette protection naturelle ne rivalise pas avec les tumeurs agressives. Par conséquent, nous « droguons » les cellules cancéreuses par la chimiothérapie notamment. En dupliquant par synthèse, ce code naturel d’autodestruction, le patient pourrait en bénéficier sans les effets secondaires des traitements actuels.
Le cycle de vie des cellules
Nos cellules suivent un cycle de vie uniforme :
- Phase G1 : Croissance et préparation de la réplication
- Phase S : Réplication de l’ADN
- Phase G2 : Croissance et préparation de la mitose
- Phase M : Division cellulaire
Au cours de ces différentes phases, les cellules ont des points de contrôle qui permettent de corriger les éventuelles anomalies de l’ADN. Dans le cas de la propagation de la cellule cancéreuse, des anomalies passent au travers des points de contrôle et transforment la cellule touchée. A force de division cellulaire successive, la cellule devient cancéreuse. Cette transformation peut prendre plusieurs années avant de devenir cancéreuse. Les mutations cellulaires sont liées au hasard ou à un risque extérieur. Ces mutations peuvent entrainer une multiplication anarchique de ces cellules.
Les mutations
3 principaux types de gènes sont responsables du cancer. Ce sont les gènes :
- Oncogènes. Ce sont des gènes qui régulent la multiplication des cellules. En cas de mutation, elles n’arrêtent jamais la prolifération.
- Suppresseurs de tumeur. Ce sont les gènes qui programment la mort de la cellule (apoptose). Ainsi la mort programmée des cellules est annulée laissant les tumeurs proliférées.
- De Réparation. Ces gènes en charge de réparer les anomalies sont bloqués et ne réparent plus les mutations.
Les mutations se font par :
- Insertion, un fragment d’ADN supplémentaire s’intercale
- Duplication, de trop grandes copies sont créées
- Délétion, un fragment n’est pas reproduit et l’ADN est corrompu
- Translocation, un fragment se casse et se fixe à un autre chromosome
- Inversion, le chromosome se casse à 2 endroits et les fragments s’inversent.
Les résultats de l’étude
« Maintenant que nous connaissons le code de destruction, nous pouvons déclencher le mécanisme sans recourir à la chimiothérapie et sans jouer avec le génome », a déclaré l’auteur principal de l’étude Marcus E. Peter, professeur du métabolisme du cancer de l’école de médecine Feinberg de Northwestern University. « Nous pouvons utiliser ces petits acides ribonucléiques directement, les introduire dans des cellules et déclencher le bouton d’arrêt ». « Mon objectif n’était pas de trouver une nouvelle substance toxique artificielle », a-t-il ajouté. « Je voulais suivre l’exemple de la nature. Je veux utiliser un mécanisme que la nature a conçu. »
Il a ajouté : « Sur la base de ce que nous avons appris dans ces deux études, nous pouvons maintenant concevoir des micro-acides ribonucléiques artificiels qui sont beaucoup plus puissants pour tuer les cellules cancéreuses que ceux développés naturellement. » Cependant, il a souligné qu’une thérapie potentielle est longue à mettre en œuvre. La recherche est désormais détentrice d’une information à exploiter.